Que signifient les termes botaniques ?

La botanique est la science des plantes, jusque là, tout le monde s’accorde. Mais lorsque l’on rentre dans les termes botaniques , tout se complique, et l’on entend tout et son contraire ! En termes d’appellation botanique d’une plante, il peut être ardu de s’y retrouver entre familles, espèces, variétés, majuscules, minuscules… On vous aide à y voir plus clair :

Botanique : la grande famille des végétaux

Combien de plantes existe-t-il sur Terre ?

A ce jour, 2 millions d’espèces animales et végétales ont été inventoriées sur Terre, et on estime qu’il en existerait entre 8 et 20 millions selon les sources, donc raisonnablement autour des 12 à 14 millions. De nombreuses nouvelles espèces sont découvertes chaque année, notamment grâce à l’avancée du séquençage ADN et à l’évolution des progrès techniques, qui permet, entre autres, d’aller explorer plus profondément les mers et océans.

En terme de vie végétale, on estime qu’il existerait aux alentours des 350 000 plantes à fleurs, les plus nombreuses, ainsi que 1 000 espèces de conifères, 13 000 espèces de fougères et 20 000 espèces de mousses et assimilés.

D’où proviennent les termes botaniques choisis pour le nom donnés aux plantes ?

termes botaniques, d'où vient le nom des plantes ? Plumeria rubra
Termes botaniques : comment est attribué le nom des plantes

 Les noms botaniques donnés aux plantes proviennent habituellement des botanistes qui les ont découvertes (le Dahlia vient du botaniste Dahl, le célèbre Frangipanier, le Plumeria, du botanique Charles Plumier). Mais leurs caractéristiques inspirent aussi les noms qui leur sont attribués, comme la couleur de la fleur, sa saison de floraison, la forme du feuillage, l’originalité de son port, sa propension à attirer les pollinisateurs, la texture de sa tige… Le lieu où croît la plante peut également influencer (l’anémone vient du grec anemos qui signifie vent car elle réside dans des endroits venteux), de même que sa toxicité ou à l’inverse ses vertus curatives (la valériane vient du latin valeo qui signifie bien se porter). La mythologie peut également jouer un rôle, comme le narcisse venant de la légende de la grande beauté de Narcisse.
Les noms de caractéristiques de plantes peuvent aussi être inspirés de personnage célèbre, comme la substance active du tabac, nommée nicotine car le diplomate Jean Nicot a introduit cette plante en France.

Narcisse, Narcissus, d'où vient le nom des plantes

Comment étaient perçus les végétaux à travers les siècles ?

Herbier du moyen-âge, sur les plantes médicinales, extrait de traités de médecine

Dans l’Antiquité, les végétaux étaient principalement considérés comme des décors, d’ornements.


Puis, au Moyen Age, l’on va commencer à découvrir les propriétés médicinales des plantes. Elles ne vont plus être vues que par leurs capacités à guérir l’homme et ne vont être considérées que comme pourvoyeuses de potentiels médicaments. On ne retrouvera d’ailleurs dans les herbiers que des plantes médicinales.


C’est véritablement à partir de la Renaissance que l’on commencera à s’intéresser aux plantes dans leur ensemble ; la botanique va devenir une science distincte de la médecine et prendre un réel essor. L’étude microscopique et la compréhension des mécanismes physiologiques propres aux plantes n’auront alors de cesse de faire progresser notre découverte et compréhension des organismes si stupéfiants que sont les végétaux.


De nos jours, les végétaux retrouvent un regain d’intérêt en combinant à la fois les connaissances botaniques qui leur sont désormais associées, et leur intérêt médicinal en cherchant et retrouvant les usages traditionnels qui apportaient de nombreux bienfaits aux populations autochtones. On comprend également leur importance au sein de la biodiversité de notre planète et l’importance à les préserver…

Comment est apparue la classification des végétaux ?

Le végétaux ont d’abord été classés de la façon la plus visuelle et la plus simple : par leur taille. Puis, certains organes, notamment leurs fruits et les organes reproducteurs, ont été pris en considération pour préciser ces classifications.


La connaissance de la physiologie des plantes se développant, ainsi que l’invention du microscope dans les années 1600, ont donné naissance à l’anatomie végétale. On comprend mieux les plantes, et une tendance naît à davantage les penser, et donc les classer, non plus en termes de formes, mais en termes de fonctionnements.

 

Au XVIIIème siècle, le naturaliste suédois, Carl von Linné propose de nommer chaque espèce végétale selon le système suivant : le nom du genre commençant par une majuscule (ex. Ravenala) complété de son épithète inscrit en minuscule (ex. madagascariensis). L’association de ces deux mots latins constitue le nom de l’espèce (ex. Ravenala madagascariensis) qui est, par convention, écrit en italique afin de le distinguer des noms vernaculaires donnés à l’espèce (ex. Arbre du voyageur).

La classification des végétaux en termes botaniques

Les taxons

La classification de Linné (Carl von Linné, 1707 – 1778) se décompose en 7 « rangs », appelés taxons.

1. Le règne
Pour les végétaux, il s’agit du règne végétal (attention, par exemple les champignons qui n’effectuent pas de photosynthèse, sont un autre règne)

2. L’embranchement

3. La classe

4. L’ordre

5. La famille

6. Le genre

7. L’espèce

Les taxons 2, 3 et 4 sont des premiers tris dans le règne choisi.

Les taxons 5, 6 et 7 sont couramment utilisés pour désigner les végétaux.

Taxonomie des plantes, 7 différents taxons

Le taxon famille

La famille botanique est un classement rassemblant les végétaux se ressemblant, qui ont des gènes et des apparences communs car ils sont issus de mêmes parents. Les progrès récents sur l’ADN aident à affiner ces regroupements en familles.

Traditionnellement, les noms de famille botaniques se terminent en « acées » .

Prenons l’exemple de la tomate qui est son nom commun. Elle fait partie de la famille des Solanacées.

Les taxons genre et espèce

La nomenclature botanique désigne chaque végétal par son genre suivi de son espèce.

Le « genre » regroupe donc toutes les espèces d’une plante. Il s’écrit en latin, en italique, avec sa première lettre en majuscule.

L’  « espèce » est accolée au « genre », elle  s’écrit également en latin et en italique, mais tout en minuscule.

Dans notre exemple de tomate, elle se définit par l’appellation botanique : Solanum lycopersicum, “Solanum” étant son genre et “lycopesicum” son espèce.

Il faut savoir que les végétaux d’une même espèce peuvent se reproduire entre eux, mais ne peuvent pas se reproduire avec les membres d’une autre espèce. Leurs caractéristiques génétiques uniques se reproduisent donc à l’identique de génération en génération.

Sous-espèce, variété, hybride et cultivar

En plus des taxons et de l’appellation botanique de genre et d’espèce, on peut y ajouter des niveaux de précisions complémentaires. Il s’agit de subdivisions mineures.

Variété botanique

Les variétés botaniques permettent de différencier les plantes d’une même espèce. Elles s’écrivent à la suite du genre et de l’espèce par l’abréviation « var. » suivie du nom de la variété en italique et minuscules.

Les variétés se reproduisent en conservant les mêmes caractéristiques.

Dans l’exemple de notre tomate, on peut par exemple trouver la Solanum lycopersicum var. cerasiforme, qui désigne la tomate cerise.

Tomate cerise, Solanum lycopersicum var. cerasiforme, terme botanique : variété botanique

Cultivar

Comme son nom l’indique, le cultivar désigne une variété cultivée, c’est-à-dire une plante obtenue par sélection horticole.

Contrairement à une variété, ses descendants ne peuvent pas transmettre ses caractéristiques par semence, il n’existera que le bouturage pour retrouver les caractéristiques de la plante mère.  

Il s’écrit entre apostrophes avec une majuscule, après le genre et l’espèce. Il s’agit la plupart du temps du nom de famille de l’inventeur du cultivar en question.

Ainsi, notre tomate donnerait : Solanum lycopersicum ‘Marmande’

Tomate Marmande, Solanum lycopersicum ‘Marmande’ : terme botanique cultivar

Hybride

Un hybride est le résultat d’un croisement entre deux plantes d’un même genre ou d’une même espèce. Elles peuvent être naturelles ou intentionnellement fabriquées par l’homme.

On les désigne par un « x » minuscule placé soit devant le genre s’il s’agit d’une hybridation de genres, soit devant l’espèce s’il s’agit d’une hybridation d’espèces.

On a par exemple inventé le tangelo, le Citrus x tangelo, agrume issu de l’hybridation Citrus x paradisi (le pomelo) et le Citrus reticulata (la mandarine)

Tangelo, Citrus x tangelo, terme botanique : hybride

Sous-espèce botanique

Une sous-espèce présente une variation morphologique ou génétique par rapport à son espèce, voire une distribution géographique différente. Cette variation se produit spontanément.

On la désigne par l’indication « ssp. » (ou « subsp ») en minuscules suivie du nom de la sous-espèce en italique.

Par exemple, le Laurier du Portugal que l’on trouve aux Azores se nomme : Prunus lusitanica ssp. azorica

Laurier du Portugal, Prunus lusitanica ssp. azorica, terme botanique : sous espèce

Ces classements nous aident à comprendre la biodiversité nous entourant. Ils restent mouvants notamment grâce aux recherches sur l’ADN, qui peuvent faire évoluer notre connaissance des plantes.