De quand datent les plus vieux arbres du monde ?
Arbres centenaires, arbres millénaires… Nous savons à coup sûr que les arbres vivent plus longtemps que nous, mais combien de temps vivent-ils, et quand sont-ils apparus ?
Arbres les plus anciens selon les différentes périodes géologiques
Les plus vieux arbres au Trias
Il nous faut remonter à la période du Trias (de 250 à 200 millions d’années), où le climat était chaud et sec pour retrouver une trace des plus vieux arbres du monde.
On y croise les tout premiers dinosaures, et le règne végétal est surtout composé de la famille des Ginkgoacées (dont nous connaissons le Ginkgo biloba), des conifères et des fougères à graines.
Les plus vieux arbres au Jurassique
Mais cette végétation va surtout prendre sa place au Jurassique (de 200 à 145 millions d’années), où le climat aride du Trias évolue en climat chaud et humide, favorisant ainsi l’émergence de jungles luxuriantes. Mais contrairement à l’idée souvent répandue, les dinosaures ne déambulaient pas au milieu des palmiers et plantes aux floraisons spectaculaires ! Ce sont surtout les conifères, parmi les plus vieux arbres du monde, qui dominaient la flore.
Comme précédemment cité, les Ginkgoacées étaient dominants, dont le Ginkgo biloba est parvenu jusqu’à nous. Mais également la famille des Araucariacées, dont nous connaissons la silhouette familière de l’Araucaria araucana que nous rencontrons dans nos jardins français, silhouette que l’on peut aisément qualifier de préhistorique ! Faisant aussi partie de cette famille, le pin de Wollemi est tout aussi spectaculaire et a été redécouvert récemment comme encore existant en Australie.
Et n’oublions pas la famille ancestrale des Cycadales dont les Cycas du Japon font partie ! A mi-chemin entre un palmier et une fougère arborescente, ces arbustes au port spectaculaire et aux feuilles coriaces sont aujourd’hui très recherchés.
Les plus vieux arbres au Crétacé
A climat équivalent au Jurassique, le règne végétal au Crétacé (de 146 à 65 millions d’années) subit une grande évolution et voit apparaître les Angiospermes, c’est-à-dire les plantes à fleurs. Diversifiées et abondantes, elles colonisent rapidement toutes les niches écologiques pouvant les accueillir et deviennent rapidement le groupe végétal dominant.
Il est probable que ces plantes à fleurs aient eu une influence sur les dinosaures, qui se mirent à s’en nourrir, (contrairement aux Araucarias et autres Cycas aux feuilles plus que dissuasives !), et à développer un appareil masticateur de plus en plus développé.
Ces Angiospermes ont également favorisé l’émergence des insectes.
Le plus ancien fossile retrouvé d’Angiosperme est l’Archaefructus liaoningensis, aujourd’hui éteint, découvert en Chine, et ressemblant à notre poivre noir.
La flore s’est-elle éteinte comme les dinosaures ?
La disparition des dinosaures
Tout le monde connaît évidemment la célèbre disparition des dinosaures, avec les différentes théories rattachées à cette extinction de masse. Mais ce qu’est advenue à la flore à cette époque est moins connu.
Eruptions volcaniques, impact d’astéroïdes, toujours est-il que le rayonnement solaire a été bloqué par des particules en suspension dans l’atmosphère pendant de longs mois, voire de longues années, empêchant la possibilité de photosynthèse des plantes, faisant chuter drastiquement la température au sol et entraînant leur mort. Les réactions en chaîne furent la mort des herbivores, puis des carnivores.
Ainsi certains ordres botaniques se sont en effet éteints à la fin du Crétacé. L’ordre des Bennettitales en est un exemple : ils ressemblaient aux Cycas, mais ils portaient les appareils reproducteurs à la fois mâles et femelles, ce qui n’existe pas chez les Cycas. Une véritable forêt fossile de ces Bennettitales a été découverte par le paléobotaniste américain Lester Frank Ward, que les locaux surnommaient « les Ananas géants des Black Hills ».
Les rescapés
Là encore, on connaît mieux la faune survivante, que la flore survivante. Certaines espèces comme les lézards ont pu survivre sans doute grâce à leur petite taille et leur besoin en nourriture plus faible, d’autres comme les crocodiles capables de stocker de grandes quantités de nourriture, ou encore l’univers marin comme les tortues qui consomment les matières organiques en suspension dans l’eau et non les produits de la photosynthèse.
Mais la flore a aussi ses ressources ! Car même si la plante meurt, la graine, elle, peut avoir une très longue capacité de survie. Graines, spores, rhizomes, ils sont capables de se mettre en dormance et de supporter stoïquement des conditions défavorables en attendant que leur environnement devienne à nouveau accueillant et propice au développement de la plante. Ainsi, des graines de Palmiers dattiers datant du 1er au 4ème siècle trouvées près de la mer Morte ont conservé leur capacité germinative, tout comme du blé de plusieurs milliers d’années retrouvé près de momies égyptiennes, qui a pu être mis en culture.
En résumé, sauvegardons les plantes, car ce sont elles qui pourront potentiellement nous sauver d’extinction !