Baobab, 8 variétés surprenantes. Histoires et premiers conseils de culture

Le Baobab fait sans aucun doute partie des arbres tropicaux les plus connus. C’est peut-être même le plus célèbre d’entre eux.

Il symbolise à lui seul l’Afrique subsaharienne tant sa fière silhouette d’Arbre bouteille surplombant la savane fait partie de notre imaginaire commun.

D’une longévité exceptionnelle, résistant à la sécheresse et bardé de vertus médicinales, il est au cœur de nombre de cultures africaines.

Nous vous en disons plus sur ce géant des plaines.

allee des baobabs à madagascar

Le genre Adansonia, la petite famille des Baobabs

L’arbre bouteille au spectaculaire caudex que nous nommons communément Baobab est en fait un Adansonia. Par Adansonia, l’on désigne un genre d’arbres tropicaux appartenant à la famille des Malvaceae.

Groupe d'Adansonias za à madagascar
Arbre à palabres dans un village africain
Adansonia digitata dans la savanne au bord d'une piste

Un peu d’histoire

Le nom est un hommage à Michel Adanson, botaniste et explorateur français ; qui fit la première étude botanique détaillée et illustrée du Baobab africain en 1757. Il nomme l’arbre Baobab en référence à l’ouvrage « De plantis Aegypti » du médecin et botaniste vénitien Prospero Alpini . Dans ce livre de 1592, on trouve la première description de la variété par un européen. Il la désigne sous la graphie « bahobab » qui trouve probablement son origine dans le terme arabe « bu hibab », qui signifie fruit aux nombreuses graines.

Principales caractéristiques des Adansonias

La différenciation des espèces d’Adansonia a pris du temps car leur port, au sein d’une même espèce, est extrêmement variable et que les arbres ne portent des feuilles et ou des fleurs que peu de temps dans l’année.
Huit variétés ont été identifiées. Une en Afrique, sept à Madagascar et la dernière en Australie.
Toutes sont adaptées pour survivre à des saisons sèches particulièrement dures.


Vous trouverez ci-dessous les principales caractéristiques communes aux Adansonias :
• Taille : les Adansonias peuvent atteindre une hauteur de 40 mètres et un diamètre de tronc de 15 mètres.
• Tronc : le tronc est massif et souvent creux. Leur caudex peut contenir jusqu’à 100 000 litres d’eau.
• Bois : il est mou, ce qui le rend impropre à faire des planches ou du feu. Sans ce « petit défaut », ils auraient probablement disparu tant ils poussent lentement.
• Écorce : l’écorce est épaisse et rugueuse. Elle est généralement de couleur grise ou brunâtre.
• Feuilles : les feuilles sont composées, avec 3 à 9 folioles. Elles sont généralement de couleur vert foncé. Tous les Baobabs sont caducifoliés et perdent leurs feuilles pendant la saison sèche.
• Fleurs : les fleurs sont grandes et odorantes. Elles sont de couleur blanche, jaune, orange, rouge ou rose.
• Fruits : les fruits sont des capsules ligneuses. Ils sont généralement de couleur verte ou brune. Les graines y sont nombreuses et la plupart sont comestibles.

Adansonia digitata, le seul baobab endémique d'afrique

Les différentes variétés de Baobab

L’Adonsonia digitata ou Baobab africain

Fleur : blanche pendante ; fruit : ovale ; tronc :massif, cylindrique ; cime : souvent régulière, arrondie.

Seul Baobab présent naturellement sur le sol africain.

Il est souvent situé au centre du village, massif, quasi éternel, fournissant nourriture, remèdes et matériaux. Le baobab, au cœur de mille légendes, est symbole de paix et de prospérité.

L’Arbre à palabre, c’est lui. On le trouve dans toutes les régions les moins sèches et les moins tropicales de l’Afrique subsaharienne ; depuis le Sahel au Nord, jusqu’au Transvaal en Afrique du Sud. Il domine aussi bien les plaines côtières du Sénégal, que les zones boisées de Namibie ou les montagnes du Nouba (1500m) au Soudan.

L’Adansonia digitata peut atteindre une hauteur de 30 mètres et un diamètre de tronc de 10 mètres. Son tronc est creux et peut contenir jusqu’à 100 000 litres d’eau. Ses fleurs sont blanches et odorantes et ses fruits, appelés “pain de singe“, sont comestibles.

C’est un arbre à la croissance lente, donc, mais  sa durée de vie est exceptionnelle. La légende veut que certains spécimens vivent 2000 ans. Dans la réalité, il est extrêmement difficile de dater les baobabs, la présence d’eau dégradant rapidement leurs cernes de croissance.

Son habitat est aujourd’hui fortement menacé.

Adonsonia digitata, l'arbre à palabres africain
Adonsonia digitata
Fleur rouge du Baobab de Madagascar.
Adonsonia madascariensis

L’Adonsonia madascariensis ou Baobab de Madagascar

Fleur : rouge ; fruit : rond ; tronc : massif, cylindrique ; cime : irrégulière arrondie

 

D’une hauteur de 15 mètres pour 2 de diamètre, on le trouve dans le nord de Madagascar et dans la région de Majunga proche des zones d’eaux. Contrairement aux autres espèces malgaches, l’Adonsonia madascariensis n’est pas strictement endémique de Madagascar. On la trouve aussi naturellement sur l’île de Mayotte, en plus du Baobab africain. De facto, ce département français est le seul endroit au monde, hors de Madagascar, où deux espèces de Baobabs sont présentes naturellement.

L’Adonsonia grandidieri ou Baobab Grandidier

Fleur : blanche dressée ; fruit : rond ; tronc : élancé légèrement conique ; cime : irrégulière aplatie

 

D’une hauteur de 25 mètres pour environ 3 mètres de diamètre, c’est, en moyenne, le plus grand des baobabs.

Il fleurit entre mai et août. Il vit dans les forêts sèches de l’ouest de Madagascar dans la région de Morondava.

L’Adansonia grandidieri a été rendu célèbre grâce à la fameuse allée des baobabs. Située entre Belo sur Tsiribihina (Belon’iTsiribihina) et Morondava, elle est d’une beauté sans égale. Et considérée comme un trésor national.

La splendide allée des baobabs à Morondava, Madagascar
Baobab Grandidier
Adansonia_perrieri
adansonia perrieri

L’Adonsonia perrieri ou Baobab de Perrier

Fleur : jaune ; fruit : oblong ; tronc : élancé légèrement conique ; cime : irrégulière aplatie

L‘adansonia perrieri  peut atteindre plus de 30 mètres de hauteur et ses fleurs sont les plus grandes du genre. Autre particularité, la face inférieure de ses feuilles vert mat est recouverte d’un duvet. On le trouve dans la région d’Antsirana au nord de Madagascar. Il est, hélas, en voie de disparition.

 

L’Adonsonia suarezensis ou Baobab de Suarez

Fleur : blanche dressée ; fruit : oblong ; tronc : élancé, cylindrique; cime : irrégulière aplatie

 

Aussi appelé Bozilahy, le Baobab de Suarez est le plus rare des Baobabs. Sa présence est limitée à la région d’Antsiranana dans le nord de l’île (comme l’Adansonia perrieri). Il atteint les 10 à 15 mètres et fleurit entre mai et août.

 

Lui aussi est menacé d’extinction.

Le baobab de Suarez est le plus rare des baobabs
Baobab de Suarez
Adonsonia rubostripa est le plus petit des baobabs malgaches
adansonia rubostripa

L’Adonsonia rubostripa

Fleur : orange ; fruit : rond ; tronc : massif, cylindro-conique ; cime : irrégulière arrondie

L’Adonsonia rubostripa est le plus petit des baobabs malgaches, il mesure de 4 à 8 mètres de haut, il a un tronc rond ressemblant à une bouteille. Ses feuilles se distinguent de celles des autres espèces par leur bord dentelé. Il fleurit de février à mai. Ses fleurs sont oranges et très odorantes. On le retrouve au sud de Madagascar dans des climats très arides.

L’Adonsonia za

Fleur : orange ; fruit : oblong ; tronc : massif cylindrique ; cime : irrégulière arrondie

 

D’une hauteur de 5 à 20 mètres, l’Adansonia za est encore aujourd’hui le plus répandu des Baobabs à Madagascar. On le trouve dans la région d’Ambanja au nord jusqu’à celle de Tolagnaro (Fort-Dauphin) au sud. Mais comme pour les autres variétés, sa population décline dangereusement.

Le spécimen présenté ici est tout à fait exceptionnel. Situé à proximité de Morondova, avec ses deux troncs qui s’enlacent  tendrement,  il est unique.

Son nom ? Le baobab amoureux.

Spécimen exceptionnel de Baobab za, le baobab amoureux
Baobab za
L'adansoniagregorii est le seul Baobab endémique d'Australie. On l'appelle aussi Boab.
Baobab d'Australie

L’Adonsonia gregorii ou Baobab d’Australie

Fleur : blanche ; fruit : oblong ; tronc : massif cylindro-conique ; cime : irrégulière arrondie

 

Il s’agit du seul Baobab endémique d’Australie. Petit pour le genre, maximum 10 mètres, on le retrouve à l’état naturel dans le nord-ouest de l’Australie. L’explication la plus vraisemblable quant à sa présence, unique, en Océanie ? Le Boab, c’est ainsi que les australiens l’appellent, était probablement déjà présent au Gondwana avant que l’Australie ne se sépare définitivement de l’Afrique il y a 65 millions d’années.

Grâce à ses qualités ornementales, l’Adansonia gregorii est aussi celui qui se prête le plus à une culture en pot.

Parmi les Baobabs australiens les plus connus, il y a le Boab Prison Tree de Derby, Western Australia, au tronc entièrement creux de 14 mètres de circonférence, qui fut utilisé prison dans les années 1890.

Le baobab prison de derby en Australie
Le baobab prison de derby en Australie

Baobab, quelles vertus médicinales ?

En Afrique, à Madagascar ou chez les aborigènes, les différentes parties du baobab – racines, tronc, écorce, feuilles, pulpe, graines – sont exploitées depuis longtemps à des fins thérapeutiques, nutritionnelles et dans la pharmacopée traditionnelle.

Il entre dans la préparation de nombreux remèdes, tout particulièrement pour les problèmes digestifs, mais aussi pour ses vertus anti-inflammatoires.

Ces usages sont aujourd’hui souvent validés par la science.

Le pain de singe est ainsi bardé de vitamine C (6 fois plus qu’une orange), B1, B2 et B3, contient deux fois plus de calcium que le lait, et une quantité importante de phosphore et de fer ; à cela viennent s’ajouter antioxydants, glucides, protéines et lipides. Sa pulpe séchée est aujourd’hui considérée comme un super-aliment et un antioxydant naturel et se consomme en poudre.

Quant à ses graines, elles contiennent 15% d’une huile riche en acides gras essentiels, aussi bien employées en alimentaire qu’en cosmétique !

Culture et entretien du Baobab en pot

Grands frileux, les Baobabs ne se cultivent, sous nos latitudes, qu’en pot ou en bac, et doivent passer l’hiver dans des pièces chauffées (20°C). Ce sont des plantes d’intérieur faciles et originales. Leur culture est plutôt simple.

Baobab, quel terreau choisir ?

Il est particulièrement important de leur offrir un substrat très drainant. Un mélange terreau universel (50%) et perlite ou sable (50%) est idéal.

Baobab, quand rempoter ?

Si vous achetez votre Baobab en jeune plant, rempotez-le jusqu’à deux fois par an les premières années, en augmentant progressivement la taille du pot. Rapidement, préférez des pots profonds pour que le caudex et la racine pivotante puissent se développer correctement.

Quelle exposition ?

Les Adansonias supportent très bien l’univers chauffé de nos intérieurs. Ils s’épanouiront derrière une vitre dans une pièce lumineuse. Ils apprécieront de passer l’été dehors. Habituez-les progressivement au plein soleil.

Arrosage des Baobabs ?

De mai à octobre, un arrosage modéré leur suffira. Répétez les arrosages sans laisser le substrat sécher complètement.

En octobre, vos baobabs vont commencer à perdre leurs feuilles, il est alors important de couper tout arrosage jusqu’au printemps suivant.

Arrosage des Baobabs ?

Un baobab ne se taille pas. En revanche, vous pouvez pincer les extrémités de jeunes pousses pour le faire ramifier.

Il peut être objet d’attaque d’araignées rouges. Un rinçage régulier du feuillage et un séjour dehors l’été suffisent généralement à en venir à bout.

Enfin, notez que le Baobab se prête tout particulièrement à la culture en bonsaï.

Comment cultiver un baobab en France ?

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